Citations de Spinoza

De Spinoza et Nous.
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Citations rassemblées par thèmes.

Dans leur ensemble, elles donnent un aperçu du système philosophique de Spinoza, mais elles ne peuvent bien sûr être complètement comprises que situées dans leur contexte. La plupart des traductions sont de Henrique Diaz.


Sommaire

Bonheur, béatitude et joie

Je me décidai en fin de compte à rechercher s'il n'existait pas un bien véritable et qui pût se communiquer, quelque chose enfin dont la découverte et l'acquisition me procureraient pour l'éternité la jouissance d'une joie suprême et incessante.

Traité de la réforme de l'entendement §1.

Par là, nous pouvons comprendre clairement en quoi consiste notre salut, ou béatitude, ou liberté : dans l'amour constant et éternel envers Dieu, autrement dit dans l'amour de Dieu envers les hommes.

Ex his clarè intelligemus,quâ in re nostra salus, seu beatitudo, seu Libertas consistit, nempe in constanti, & aeterno erga Deum Amore, sive in Amore Dei erga homines.
Éthique V, scolie de la prop. 36

La béatitude n'est pas le prix de la vertu, mais la vertu elle-même.

Beatitudo non est virtutis praemium, sed ipsa virtus.
Éthique V, prop. 42.

Aucune divinité, nul autre qu'un envieux, ne prend plaisir à mon impuissance et à ma peine, nul autre ne tient pour vertu nos larmes, nos sanglots, notre crainte et autre marque d'impuissance intérieure ; au contraire, plus grande est la joie dont nous sommes affectés, plus grande la perfection à laquelle nous passons, plus il est nécessaire que nous participions à la nature divine.

Éthique IV, scolie de la prop. 45.


Désir, passions et valeurs

Ce qui fonde l'effort, le vouloir, l'appétit, le désir, ce n'est pas que nous jugeons qu'une chose est bonne ; mais, au contraire, on juge qu'une chose est bonne parce qu'on y tend par l'effort, le vouloir, l'appétit, le désir.

Nihil nos conari, velle, apetere, neque cupere, quia id bonum esse judicamus ; sed contra nos propterea, aliquid esse, judicare, quia id conamur, volumus, appetimus, atque cupimus.
Éthique III, scolie de la prop. 9.

La Haine est la tristesse, accompagnée de l'idée d'une cause extérieure.

Odium est Tristitia concomitante idea causae externae.
Éthique III, scolie de la prop. 13

La haine est augmentée par une haine réciproque, et l'amour peut au contraire la détruire.

Odium reciproco odio augetur, & Amore contrà deleri potest.
Éthique III, prop. 43

La haine ne peut jamais être bonne.

Odium nunquam potest esse bonum.
Éthique IV, prop. 45.

Le bien suprême du mental est la connaissance de Dieu ; et sa vertu suprême est de connaître Dieu.

Summum Mentis bonum est Dei cognitio, et summa Mentis virtus Deum cognoscere.
Éthique IV, prop. 28.

Devoir et vertu

Le bien suprême du mental est la connaissance de Dieu ; et la vertu suprême du mental est de connaître Dieu.

Summum Mentis bonum est Dei cognitio, et summa Mentis virtus Deum cognoscere.
Éthique IV, prop. 28.

Dieu

Par Dieu, j'entends un étant absolument infini, c'est-à-dire une substance consistant en une infinité d'attributs, dont chacun exprime une essence éternelle et infinie.

Éthique I, définition VI.

La volonté de Dieu, cet asile de l'ignorance.

Éthique I, Appendice.

Le mental humain a une connaissance adéquate de l'essence éternelle et infinie de Dieu.

Mens humana adaequatam habet cognitionem aeternae, & infinitae essentiae Dei.
Éthique II, prop. 47.

Nul ne peut avoir Dieu en haine.

Nemo potest Deum odio habere.
Éthique V, prop. 18.

Existence, temps, éternité

Nous sentons et éprouvons que nous sommes éternels.

Sentimus, experimurque, nos aeternos esse.
Éthique V, scolie de la prop. 23.

Tout ce qui est, est ou bien en soi, ou bien en autre chose.

Éthique I, Axiome I.

Homme, conscience

[Les moralistes] conçoivent l'homme dans la Nature comme un empire dans un empire.

Éthique III, préface.

Liberté et nécessité

Il n'y a rien de contingent dans la nature des choses ; elles sont au contraire déterminées par la nécessité de la nature divine à exister et à œuvrer d'une manière certaine.

In rerum naturâ nullum datur contingens, sed omnia ex necessitate divinae determinata sunt ad certo modo existendum, & operandum.

Éthique I, prop. 29.

Les hommes se trompent en ce qu'ils se croient libres et cette opinion consiste en cela seul qu'ils sont conscients de leurs actions, et ignorants des causes qui les déterminent.

Nempe falluntur homines, quod se liberos esse putant ; quae opinio in hoc solo consistit, quod suarum actionum sint conscii, et ignari causarum, a quibus determinantur.

ÉthiqueII, scolie de la prop. 35.

Matière et esprit

L'ordre et la connexion des idées est le même que l'ordre et la connexion des choses.

Ordo et connexio idearum idem est, ac ordo et connexio rerum.
Éthique II, prop. 7.

Notre mental est une partie de l'intellect infini de Dieu en tant qu'il perçoit les choses véritablement.

Mens nostra quatenus res vere percipit, pars est infiniti Dei intellectus.
Éthique II, scolie de la prop. 43.

Le mental humain ne peut pas être absolument détruit avec le corps, mais il en demeure quelque chose d'éternel.

Mens humana non potest cum Corpore absolute destrui, sed ejus aliquid remanet, quod aeternum est.
Éthique V, prop. 23.

Raison, intellect

Pour les choses que l’entendement peut atteindre d’une vue claire et distincte, et qui sont concevables par elles-mêmes, on a beau en parler obscurément, nous les entendons toujours sans beaucoup de peine, suivant le proverbe : À qui comprend, un mot suffit.

Traité théologico-politique, chapitre VII


à compléter.

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